Yamaha et l'énigme des pneus neufs

« C’est un désastre » : ce sont les mots employés par Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) pour conclure son Test de Sepang. Pourtant sur le papier, la M1 a bien remédié en partie à ce qui lui faisait jusqu’à présent défaut, à savoir la vitesse maximale. En effet, lors de la deuxième journée, le Champion du Monde 2021 enregistrait une pointe à 335.4 km/h, soit 3.1 km/h de plus comparé à ce qu’il avait été en mesure d’atteindre lors de sa précédente venue sur ce circuit, en octobre dernier, dans le cadre du Grand Prix. Cette vitesse le plaçait ainsi au troisième rang, à égalité avec Miguel Oliveira (RNF MotoGP Team) et juste derrière les Desmosedici du binôme Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) – Jorge Martín (Prima Pramac Racing).

Malheureusement ce gain ne se reflétait nullement sur un tour lancé. Preuve en est : Fabio Quartararo devait se contenter d’une discrète 17^e place, à plus d’une seconde du meilleur ; à peine deux positions de mieux que son coéquipier Franco Morbidelli (Monster Energy Yamaha MotoGP™). « Notre time-attack n’avait rien de positif. Clairement, les performances de notre moto s’effondrent en pneus neufs, » commentait le transalpin.

« Le pire, c’est qu’on a bien tenté de signer un chrono, ajoutait ‘El Diablo’, qui se montrait encore plus direct dans ses propos. Nous devons absolument comprendre d’où vient le problème, pourquoi nous sommes aussi loin, car chaque année, la qualification gagne en importance, qui plus est avec l’introduction des MotoGP™ Sprint… et pour nous, les choses ne cessent de se corser ! Comme ça, on ne peut pas se battre pour la victoire, ni-même pour un Top 5. Nous devons donc absolument procéder à un reset à Portimão. »

VIDÉO - QUARTARARO TIRE LA SONNETTE D'ALARME !

VIDÉO - QUARTARARO PAS EN ADÉQUATION AVEC LA MOTO

Le problème identifié, encore fallait-il le résoudre. Et à l’issue de la première journée de Test en Algarve les choses ne semblaient s’être guère arrangées, en dépit de ce huitième temps établi par le Français. « On est encore très loin, faisait-il remarquer. On n’est pas en mesure de tirer profit à 100% du pneu. Je n’ai pas l’impression de ne faire qu’un avec la moto ! » Dans une interview accordée à Canal+, le Niçois reconnaissait même être un peu à court d’idées.

Mais dès le lendemain, son clan rectifiait joliment le tir, avec une troisième place. « On est revenus à des réglages et un package aéro plus familiers, expliquait-il. Certes, il nous manque encore un peu, mais nous avons fait un beau pas en avant. »

VIDÉO - « UN GRAND PAS EN AVANT » POUR QUARTARARO

La progression n’était pas aussi frappante du côté de Franco Morbidelli, mais l’Italien notait un certain mieux. « En regardant le classement, notre résultat peut sembler mauvais, mais en réalité, l’écart n’est pas si conséquent. Et la moindre amélioration pourrait nous faire grimper dans la hiérarchie. Ça sera important de recouper toutes les informations et d’effectuer les bons choix, » indiquait le n°21, crédité du 19^e temps. Lui qui se sait dans une année décisive pour le reste de sa carrière, après une campagne 2022 passée dans le plus grand anonymat.

Alors à ce stade, à quoi peuvent-ils aspirer ? Cette prestation du tricolore marque-t-elle son grand retour sur le devant de la scène ? Pourrait-on le voir dès le premier Grand Prix rivaliser face à Francesco Bagnaia, celui qui l’a justement détrôné la saison passée ?

« On n’est pas encore prêts, répondait très honnêtement Fabio Quartararo. Cela dit, on a fait plus de la moitié du travail, on est beaucoup plus proches. Alors hors de question d’abdiquer ! »

« On a perdu pas mal de temps en Malaisie et Ducati garde une longueur d’avance sur nous. Mais je suis bien plus optimiste qu’hier, je crois qu’on avance enfin dans la bonne direction avec Fabio, ajoutait Massimo Meregalli, le Directeur du team. L’objectif est toujours le même : gagner le Championnat, même si ça s’annonce difficile avec plus que deux motos sur la grille. Il faudra être réguliers et prêts en toute circonstance. »