Trois victoires en GP et 440km de course en une journée, par Nick Harris

L'ancien commentateur du MotoGP™ nous parle cette semaine de ses meilleurs souvenirs d'Assen

Cela ne pouvait se produire qu'à la Cathédrale, non pas une mais deux fois. Imaginez que vous disiez aux pilotes Moto3™ qui s'alignent sur la grille d'Assen ce dimanche qu'après cette course, ils doivent concourir et gagner les courses Moto2™ et MotoGP™ le même jour. Le légendaire circuit d'Assen Van Drenthe mérite amplement le titre de Cathédrale des Grands Prix, et ce pour de nombreuses raisons. Certaines sont évidentes, d'autres non. Bien sûr, c'est le seul tracé qui subsiste au calendrier MotoGP™ de ce programme original de 1949. Ce qui est moins connu, c'est qu'Assen a été le théâtre de l'arrivée la plus serrée de l'histoire du 500cc en 1975 et que deux grands Champions du Monde ont remporté trois courses de Grand Prix en une seule journée.

Jim Redman, détenteur de six couronnes mondiales, est le premier à réaliser cet incroyable exploit de compétence et d'endurance. En 1964, il s'adjuge les Grands Prix 125, 250 et 350cc au guidon de la Honda d'usine lors d'un samedi 27 juin 1964 plutôt chargé. Deux ans plus tard, Mike Hailwood, toujours sur une Honda, remporte les courses de 250, 350 et 500cc le même jour. Neuf fois Champion du Monde, Mike Hailwood court pendant plus de trois heures dans une aventure de 440km, un record qui ne sera certainement jamais égalé.

J'aime à penser, et je le dis certainement à mes amis, que j'ai joué un rôle dans l'issue de cette arrivée la plus serrée de l'histoire de la catégorie reine en 1975. On était un groupe d'environ 25 fans plutôt turbulents arrivés à Assen le samedi matin pour soutenir notre héros Barry Sheene, qui venait de se remettre de sa terrible chute de Daytona plus tôt dans l'année. L'après-midi était caniculaire. La bière hollandaise fraîche était la bienvenue et a été entièrement consommée au moment où la course de 16 tours a commencé. On a fait flotter le drapeau britannique et encouragé Sheene alors qu'il suivait la Yamaha de Giacomo Agostini jusqu'au tout dernier virage de la course. La foule de 135 000 personnes qu'on menait était en délire.

Tour après tour, Barry faisait mine d'aller à gauche dans le dernier virage avant de retrouver le sillage d'Ago. Il s'est déporté pour répéter cette manœuvre pour la dernière fois, Ago a positionné la Yamaha pour le bloquer et Barry est passé sur la droite. Ils ont franchi la ligne d'arrivée côte à côte et personne ne savait qui avait gagné. Franco, le père de Barry, courait dans la voie des stands pour célébrer la victoire, essayant de convaincre les juges de la ligne d'arrivée que son fils avait remporté son premier succès en 500cc. On s'est joints à la fête avec bien plus de bruit et d'excitation. Enfin, le speaker a annoncé ce qu'on voulait tous entendre. Sheene est déclaré vainqueur bien que, pour la première et dernière fois dans un Grand Prix, les deux pilotes n'aient pas pu être départagés au chrono. Les deux coureurs ont été crédités d'un temps de course de 48'01.00s. Une longue nuit de célébration s'en est suivie à Amsterdam, en route vers le ferry du retour. Je suis sûr que notre soutien à Barry et Franco n'a pas fait de différence pour les juges, mais cela a fait une très bonne histoire et mon tout premier rédacteur en chef m'a toujours dit de ne jamais gâcher une bonne histoire avec des faits. Cela résume également l'amour que je porte à cet endroit si particulier.

Ma première visite sur un Grand Prix hors de l'île de Man, en 1973. J'ai regardé Phil Read gagner sur la MV Agusta tout en savourant les délices des frites à la mayonnaise, de la bière fraîche à 8h00 du matin et en observant les nombreux vélos et moulins à vent. Ma première mission en tant que reporter de Grand Prix en 1980 a été de voir Jack Middleburg remporter la dernière victoire hollandaise en 500cc. Depuis, j'ai gardé de beaux souvenirs de la cabine de commentateurs. La bataille Rossi/Márquez à la dernière chicane en 2015. La dernière victoire du Docteur en Grand Prix en 2017. Le succès et les célébrations de Jack Miller un an plus tôt. On a tous ressenti l'amère déception de Colin Edwards lorsqu'il a chuté dans la chicane alors que le drapeau à damier était en vue en 2006. Si quelqu'un méritait une victoire en Grand Prix, c'était bien Colin.

Enfin, j'ai adoré Assen parce que, jusqu'en 2016, le Grand Prix se déroulait toujours un samedi. Je pouvais rentrer à la maison pour un rare déjeuner dominical en famille.

La Cathédrale est le plus grand site de Grand Prix au monde, et ce pour de nombreuses raisons.

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