Piégé par les gouttes de pluie, par Nick Harris

Le Britannique revient cette semaine sur quelques Grands Prix largement perturbés par des intempéries

Une décision prise en une fraction de seconde pourrait-elle coûter le Championnat du Monde à Jorge Martín ? Probablement pas, mais elle a réduit considérablement son avance au classement et a semé le doute pour les prochaines fois où des gouttes de pluie commenceront à tomber. Cette averse sur la grille puis dans les premiers tours a-t-elle donné à Marc Márquez une chance de remporter le championnat ? Encore une fois, probablement pas, mais il ne faut jamais dire jamais quand on parle de l'octuple Champion du Monde. Il va gagner d'autres Grands Prix cette saison et c'est donc à Jorge Martín et à Pecco Bagnaia de ne pas faire d'erreur.

Depuis la toute première course flag-to-flag à Phillip Island en 2006, de bonnes et de mauvaises décisions ont été prises en une fraction de seconde. Ce doit être un cauchemar pour les pilotes qui sont plutôt occupés à ce moment-là. Piloter une moto à 325 km/h est déjà assez difficile, mais à l'époque moderne, ils ont tant de choses à vérifier et à changer avant même de vérifier l'intensité de la pluie qui se déverse sur leur visière.

Parfois, la décision est très facile à prendre. Lorsque le ciel s'ouvre, comme ce fut le cas à Motegi l'année dernière, la seule chose à laquelle on pense est de retourner au box le plus rapidement et sûrement possible pour changer de moto. Lorsque les conditions sont incertaines, c'est une toute autre histoire. Impossible d'oublier ce qu'a fait Brad Binder au Red Bull Ring il y a trois ans. Alors que la pluie s'abattait sur l'asphalte glissant, le pilote KTM a défié la logique en restant sur les slicks alors que ses rivaux se rapprochaient. Je ne pense pas avoir été le seul à retenir mon souffle et à m'émerveiller de ses derniers tours de piste. C'est un pari qui s'est avéré payant, mais cela n'a pas toujours été le cas. En 2014, alors que la pluie commençait à tomber sur le circuit d'Aragon, les pilotes Repsol Honda, Dani Pedrosa et Marc Márquez, ont décidé de rester en slicks, tandis que Jorge Lorenzo est rentré au box pour passer les pneus pluie. Pedrosa et Marquez ont tous deux chuté sous la pluie. Lorenzo a remporté une victoire confortable mais c'est bien Marc Márquez qui a été titré cette année-là. Rien n'est perdu pour Jorge Martin.

Je ne sais pas si tous les pilotes aiment le format flag-to-flag, mais pour les commentateurs de course, c'était un rêve. Je n'arrivais pas à savoir si les pilotes avaient parcouru la bonne distance lorsque la pluie commençait à tomber ou si on devait prendre les temps cumulés de deux courses distinctes. Le coup de théâtre s'est produit au Mugello en 2004 lorsque la course initiale a été interrompue par la pluie. La relance a été considérée comme une course distincte et ne comportait que six tours. Selon les rumeurs, une chaîne de télévision a annoncé le résultat de la première course et a interrompu sa transmission avant que l'affrontement le plus court de l'histoire du MotoGP™ n'ait lieu. Le public du Mugello ne s'est pas inquiété car Valentino Rossi a remporté cette bataille de 31,470 km.

Misano est situé sur la côte Adriatique. Peut-être que la proximité de l'eau fait de la météo un facteur important, parce qu'elle certainement joué un rôle dans mes expériences à Misano. En 1976, ma toute première mission en tant que reporter de courses sur route pour Motor Cycle News a été écourtée lorsque le grésil et la pluie ont persuadé Giacomo Agostini de ne pas courir et que la course a été annulée. En 2007, lorsque Misano est revenu au programme des Grands Prix après 24 ans d'absence, des pluies torrentielles ont ruiné la première journée d'essais.

On pouvait sentir la tension dans l'air sur la grille de Misano lorsque ces gouttes de pluie sont arrivées de l'autre côté de la mer Adriatique. Valentino Rossi et Max Biaggi, deux vieux rivaux acharnés, ont prodigué leurs conseils, mais une seule personne peut prendre la décision une fois les feux éteints. Jorge Martín a pris la mauvaise décision dimanche, mais il ne sera ni le premier ni le dernier pilote à se tromper dans le feu de l'action.

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