Accrochez-vous et préparez-vous à encore plus d'action ! Le MotoGP™ quitte l'Indonésie chaude et humide pour le climat plus frais du fabuleux Mobility Resort Motegi à l'occasion du Grand Prix Motul du Japon. Alors que la lutte pour le titre se poursuit, la pression commence à monter à mesure que le nombre de points en jeu diminue. Aujourd'hui, 185 unités sont encore à aller chercher et l'écart à l'avant est de 21 points, mais le déficit derrière le duo de tête composé de Jorge Martín (Prima Pramac Racing) et Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team) semble de plus en plus important. Est-ce qu'on se dirige vers un deuxième duel PeccovsMartín pour le titre ? Ou Motegi accueillera-t-il encore plus de rebondissements dont Enea Bastianini (Ducati Lenovo Team) et Marc Márquez (Gresini Racing MotoGP™) pourront tirer profit ?
RISQUE ET RÉCOMPENSE
Jorge Martín a parfaitement rectifié le tir au GP d'Indonésie de dimanche après avoir chuté à Mandalika en 2022, 2023 et en Tissot Sprint samedi. Le n°89 a réalisé une performance impressionnante malgré la pression et envoyé un message fort, ce qu'il était parvenu à réaliser à Motegi en 2023 dans des conditions torrentielles le dimanche au lendemain d'une domination nette et sans bavure en Tissot Sprint sur le sec. Le « Martinator » est en confiance à l'approche de cette manche au Japon.
De son côté, Pecco Bagnaia a fait de la performance sous pression sa carte de visite, même si Jorge Martín sait y faire lui aussi. Le problème pour les deux hommes est qu'une partie de cette pression est auto-infligée, et la clé de la couronne pourrait simplement être de savoir qui peut rester sur ses roues pour une récompense moindre, mais réelle, lorsque cela est nécessaire. C'est ce qu'a fait Pecco Bagnaia en Indonésie dimanche, mais un déficit de 21 points l'oblige désormais à accorder un peu plus d'attention au rapport risque/récompense. Il n'a pas de marge de manœuvre, à moins qu'il ne la reprenne ou qu'elle ne lui soit donnée librement.
QUELLE PRESSION ?
Ensuite, il y a Enea Bastianini et Marc Márquez, qui comptent respectivement 75 et 78 points de retard, ce qui autrefois ne pouvait être comblé qu'en trois Grands Prix parfaits. Aujourd'hui, c'est un peu plus de deux, c'est pourquoi les deux hommes sont encore largement en course mathématiquement. Parviendront-ils à revenir dans la lutte ? Enea Bastianini était le plus rapide en piste lorsqu'il a chuté dimanche, ce qui prouve que sa vitesse est parfaitement comparable à celle des deux premiers. Après la controverse suscitée par sa manœuvre à Misano, les fans n'ont pas eu la chance de voir s'il était prêt à recommencer. Ce « et si » ne compte pas beaucoup, mais ce déficit important pourrait libérer beaucoup de pression et cela, en soi, fait de lui une véritable menace à l'avant.
De son côté, Marc Márquez sait qu'il n'est pas responsable de son abandon à Lombok puisque sa moto l'a lâché et ruiné ses chances de marquer de bons points. Cependant, le n°93 sait aussi qu'il n'avait pas le niveau pour se battre pour la victoire. L'étape franchie avec la GP23 le rapproche certainement de la victoire mais la différence avec les deux cadors est encore importante par moments. Ses qualifications marquées par deux chutes en Q2 et aucun time-attack ne lui ont pas facilité la tâche, si bien que sa première mission à Motegi sera de partir d'un peu plus haut sur la grille. S'il pensait aux points, ce ne sera probablement plus le cas.
HÉROS LOCAUX
Alors que la lutte pour le titre s'intensifie au sommet, il se passe énormément de choses un peu partout. Le GP du Japon sera spécial pour Yamaha et Honda et encore plus particulier pour Takaaki Nakagami (Idemitsu Honda LCR). Le Japonais assumera le rôle de pilote de développement pour Honda la saison prochaine et dispute donc son dernier GP à domicile en tant que titulaire. « Taka » avait jusqu'à présent signé le meilleur résultat de Honda cette saison avec une 11e place en Aragon jusqu'à ce qu'il soit égalé par Joan Mir (Repsol Honda Team) en Émilie-Romagne, qui se classait juste devant son coéquipier Luca Marini (Repsol Honda Team). Les deux hommes ont ensuite été battus par Johann Zarco (Castrol Honda LCR) à Lombok, le Français ayant décroché le premier top 10 de l'année pour le constructeur de Hamamatsu, ce qui constitue une étape importante dans cette lutte pour retrouver le sommet. Le fait de rouler à domicile et sur leur piste sera une énorme motivation pour continuer sur cette lancée.
Yamaha disposera de la même motivation devant les fans japonais et même un peu plus sur le circuit de Honda. Impossible de ne pas mentionner l'excellente dynamique de Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™), qui fait maintenant mieux que simplement rivaliser avec les Aprilia et KTM. Le plus important, c'est qu'après deux week-ends impressionnants à Misano, le Français a réussi à prendre la septième place en Indonésie en partant de la deuxième ligne. Cela montre qu'il a du rythme autre part qu'à Misano, et le n°20 sera de plus en plus intéressant à suivre à chaque nouveau circuit. Son coéquipier Alex Rins (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est lui aussi rentré dans les points à Mandalika après un forfait la semaine d'avant. À noter que Remy Gardner sera également présent au Japon pour Yamaha en tant que wildcard. Que nous réserve l'usine d'Iwata à Motegi ?
RE-BONJOUR
Après un passage à vide à Misano, Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3) est revenu en force à Lombok. Un départ en première ligne s'est transformé en podium, et pas n'importe lequel. Tout le monde s'est cassé les dents derrière le rookie, qui a été le seul pilote à opposer une légère résistance à Jorge Martín. Motegi est un nouveau défi qu'il voudra relever, maintenant qu'il est repassé devant son futur coéquipier Brad Binder (Red Bull KTM Factory Racing) et qu'il s'apprête à remporter officiellement le titre de rookie de l'année.
Maverick Viñales (Aprilia Racing) était lui aussi dans le coup à Mandalika. Aprilia a connu un week-end très difficile lors de la première manche à Misano mais « Top Gun » est désormais sur une série de deux top 6 consécutifs en Émilie-Romagne et en Indonésie. Marco Bezzecchi (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) a lui aussi continué sur sa belle lancée à Lombok après les difficultés de la mi-saison. Il a impressionné à Misano et, comme Fabio Quartararo, il a démontré qu'il avait du rythme sur plusieurs pistes, comme à Mandalika. De la même manière, Franco Morbidelli (Prima Pramac Racing) est devenu un pilote rapide et régulier et débarque au Japon avec deux tops 5 consécutifs après un début de saison compliqué.
EN QUÊTE DE RYTHME
Brad Binder est en tête de liste des pilotes qui veulent réagir, en particulier face à Pedro Acosta, tandis qu'Aleix Espargaró (Aprilia Racing) aimerait poser un peu plus de difficultés à Maverick Viñales. Dans les rangs d'Aprilia, c'est surtout Raúl Fernández (Trackhouse Racing) qui cherche à progresser. L'Espagnol a pris quelques points à Mandalika et en Émilie-Romagne, ce qui n'était plus arrivé depuis l'Allemagne. Ce week-end, il pourra compter sur Lorenzo Savadori dans le box, son coéquipier Miguel Oliveira (Trackhouse Racing) étant forfait.
Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™) affiche un palmarès époustouflant à Motegi toutes catégories confondues et espère renverser la vapeur après un GP d'Indonésie difficile duquel il est reparti bredouille. Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) a quant à lui récolté un point mais traverse une période délicate et envisage une opération chirurgicale de l'épaule. De son côté, Jack Miller (Red Bull KTM Factory Racing) espère faire mieux sur un circuit où il a triomphé en 2022. Enfin, les rumeurs concernant l'avenir d'Augusto Fernández (Red Bull GASGAS Tech3) sur le marché japonais pourraient rendre le week-end intéressant pour le n°37.
Il y a eu tellement de rebondissements depuis le début de la saison qu'on doit évidemment s'attendre à vibrer une fois de plus. Qui parviendra à garder son sang-froid dans ces dernières manches ? Premier élément de réponse ce week-end !