Nous avons vécu un week-end spectaculaire à Motegi marqué par le doublé de Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team), qui réduit son retard au général sur Jorge Martín (Prima Pramac Racing) à seulement 10 points à quatre manches de la fin. Voici les principales déclarations d'un GP du Japon riche en rebondissements.
« Marc, Vale, Lorenzo et Dovizioso... le Championnat est en train de revenir dans cette direction ! »
Après la course, Pecco Bagnaia et Jorge Martín ont partagé un moment dans la cool room, où l'Italien a défié son rival d'aborder la dernière manche de la campagne à égalité de points, ce que le « Martinator » a accepté avec plaisir ! Lors de la conférence de presse de dimanche, Pecco Bagnaia a souligné les différences entre les batailles pour le Championnat au fil des années et le fait que cette saison est similaire à certaines luttes mythiques auxquelles nous avons assisté par le passé, avec l'émergence de plusieurs prétendants tout au long de la campagne.
Francesco Bagnaia : « Quand vous regardiez les courses en 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, la bataille était entre Marc [Márquez], Vale [Rossi], [Jorge] Lorenzo et [Andrea] Dovizioso. Ils étaient toujours dans les quatre premiers, ou avant avec Casey [Stoner]. C'était quelque chose de différent par rapport au Championnat d'aujourd'hui. Je pense que le Championnat est en train de revenir dans cette direction. Les plus forts sont toujours au sommet. Trois ou quatre courses après le début de la saison, on a commencé à voir que Jorge et moi étions toujours en tête, avant que Marc et Enea [Bastianini] ne réduisent l'écart. C'est toujours nous qui occupons les quatre premières places. Si vous regardez l'écart aujourd'hui, on a encore fait la différence ».
« C'est le moment le plus triste de ma carrière »
Pedro Acosta (Red Bull GASGAS Tech3) a vécu un week-end particulièrement frustrant au Japon. Le rookie a décroché sa première pole position mais n'a pu la convertir en succès à cause de chutes à la fois en Tissot Sprint et en course principale alors qu'il était en lice pour un gros résultat. Malgré cette déception, le n°31 essaie de se concentrer sur le positif.
« C'est sûr, c'était mon week-end le plus compétitif, donc on a appris et vu la différence. C'est aussi le week-end le plus triste. On était plus proches des Ducati et plus à l'aise, donc... On sait qu'on n'est pas au niveau des Ducati en ce moment, mais on a vu qu'il n'était pas impossible d'arriver à ce niveau et qu'elles n'étaient pas intouchables. On doit comprendre que tout se fait par étapes. On doit être un peu plus calmes tout en continuant à attaquer ».
« C'est certainement le moment le plus triste de ma carrière. D'un autre côté, c'est un week-end où j'ai eu les meilleures sensations. Ça me fait mal de le dire ».
« Dans moins de trois ans, il se battra avec nous en MotoGP™ ».
Loin de la catégorie reine, David Alonso (CFMoto Aspar Moto3™) est entré dans l'histoire en devenant le tout premier pilote colombien à remporter un titre mondial. Le nouveau Champion Moto3™ est allé décrocher la couronne avec style et ses performances ont attiré l'attention des tout meilleurs pilotes de la discipline.
Francesco Bagnaia : « Je pense qu'il s'est imposé 10 fois en une saison dans une catégorie Moto3™ où les courses ressemblent à une jungle. C'est le maître des derniers tours. Je pense qu'il est beaucoup plus fort que n'importe qui d'autre dans cette catégorie. Je suis heureux pour lui et pour l'équipe, parce que c'est la même que celle avec laquelle j'étais en Moto3™. Les mêmes techniciens, les mêmes mécaniciens, donc je suis content pour eux. Ils ont fait un super travail. Ils méritent tout ce qu'il leur arrive parce que je pense qu'être titré en Moto3™ à quatre courses de la fin n'est pas quelque chose à la portée de tout le monde ».
Jorge Martín : « Samedi, je l'ai vu dans l'ascenseur se rendre dans sa chambre pour dormir et il me demandait encore comment faire. Il n'avait pas besoin de conseils, il connaissait déjà sa stratégie. Vraiment, il est très intelligent et je pense qu'il est très mature pour son âge. Je pense que dans moins de trois ans, il se battra avec nous en MotoGP™ ».
Marc Márquez : « J'adore David, surtout parce que c'est le genre de gars qui est rapide, super talentueux, charismatique mais qui a les pieds sur terre. Il peut devenir un grand champion, et je suis prêt à parier qu'il le sera. C'est déjà un champion, mais il sera encore meilleur à l'avenir. Pour l'instant, il faut apprécier ce que fait le gamin. L'année prochaine, il commettra quelques erreurs en Moto2™ mais il ne faut pas lui mettre trop de pression parce qu'il est très jeune. J'espère et je souhaite qu'il arrive au plus haut niveau, c'est-à-dire en MotoGP™ ».
« Incroyable, c'est fou ce qui s'est passé »
Joan Mir (Repsol Honda Team) a une fois de plus subi un double abandon ce week-end au Japon mais le n°36 n'a pas pu faire grand-chose pour éviter sa chute de dimanche puisque sa RC213V s'est faite emmener hors piste par la Ducati Gresini d'Alex Márquez (Gresini Racing MotoGP™) dans un accident étrange. Le Champion du Monde 2020 est sorti frustré de cet incident.
« Au virage 11, j'ai profité de l'occasion pour dépasser Alex Márquez et quand on a changé de direction, j'étais au milieu du virage 12, il m'a percuté violemment à l'arrière et sa moto s'est coincée entre ma selle et mon bras oscillant. Je suis allé directement dans le gravier : c'est incroyable, c'est fou ce qui s'est passé ».
« J'attends des nouvelles de la direction de course, probablement qu'ils dorment ou mangent ou quelque chose comme ça, je ne sais pas ce qu'ils font, et ensuite j'attends des excuses. Je pense que j'en ai besoin. Lorsque vous ruinez la course de quelqu'un, vous devez présenter vos excuses si vous êtes vraiment désolé. C'est normal que je sois en colère, et ce n'est pas la première fois que cela se produit avec lui. L'action est similaire à celle d'Aragon et à ce qui s'est passé avec Pecco. Ce n'est pas exactement la même chose parce que j'étais clairement devant et Pecco essayait de doubler mais sa moto est restée bloquée au même endroit. C'est dingue, c'est dingue, c'est dingue ! »
« On a encore l'air un peu stupides »
Chez Yamaha, les pilotes n'ont pas caché leur déception quant à leurs performances à Motegi. Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP™) est tombé une nouvelle fois en panne d'essence en fin de course, tandis qu'Alex Rins (Monster Energy Yamaha MotoGP™) et le wildcard Remy Gardner ont connu toutes sortes de problèmes d'adhérence.
Fabio Quartararo : « Encore l'essence, la stratégie... »
« Oui, il semble qu'on ait à nouveau l'air un peu stupides. Deux fois en trois courses, je pense que c'est un peu trop ».
« C'est juste qu'ils ne sont pas encore satisfaits de l'électronique. Ils veulent peut-être essayer quelques trucs, mais ils ne le font pas de la bonne manière, et je pense que la stratégie [avec le carburant] qu'on essaye ne fonctionne clairement pas ».
« Je parle aussi des voyants sur le tableau de bord, c'est le principal problème. Ils ne fonctionnent pas comme on l'attend. Le voyant est apparu lorsque je n'avais plus de carburant, il était trop tard ! »
« Je ne sais pas quoi dire. Je ne dirai pas exactement ce que je pense. Je pense que c'était un week-end vraiment difficile. J'ai senti que j'avais un pneu usé dès le premier tour. Je n'ai pas senti d'adhérence dès le début et c'est quelque chose qu'on ne comprend pas. L'adhérence de notre moto dépend beaucoup trop de la piste et non de la moto ».
Alex Rins : « Je ne sais pas quoi dire. Je suis dégoûté, j'ai fait tous les tours avec un rythme cardiaque de 190, j'ai donné mon maximum pour ça, c'était tellement difficile ».
« On a commencé la course avec les réglages de l'Autriche pour voir si on pouvait améliorer le freinage et avoir plus de contact à l'arrière. C'était un tout petit peu mieux, j'ai pu sentir un peu mieux la moto. Mais ensuite, et jusqu'à la fin, dès que le pneu lâchait, il était presque impossible de contrôler la rotation ».
« Je ne sais pas quoi dire. Nous devons trouver quelque chose parce qu'il est certain que ce n'est pas la bonne façon de faire. Ce n'est pas la bonne méthode. Je ne suis pas satisfait du travail que nous faisons ».
Remy Gardner : « Honnêtement, le plus gros problème en ce moment, c'est l'adhérence à l'arrière »
« J'ai un rendez-vous important pour faire le point sur mon état de santé »
Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) a connu un nouveau week-end fructueux marqué par une sixième place en Tissot Sprint et une huitième position en course de dimanche malgré un problème persistant au niveau de la clavicule. L'Italien n'exclut pas une intervention chirurgicale avant la fin de la saison et pourrait prendre une décision après une visite chez le médecin cette semaine.
Fabio Di Giannantonio : « Mercredi, j'ai un rendez-vous important pour faire le point sur mon état de santé pour aujourd'hui et l'année prochaine. Après cela, on comprendra tout. Bien sûr, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, mon objectif est de faire autant de courses que possible et de terminer la saison en beauté, mais l'important est aussi d'arriver au premier Test à 100%, donc on a pas mal de choses à prendre en compte ».
« Je suis triste et ému, bien sûr. C'est mon dernier GP à domicile »
Ce week-end a également été l'occasion pour Takaaki Nakagami (IDEMITSU Honda LCR) de faire ses adieux à ses fans pour sa dernière apparition à domicile en tant que titulaire en MotoGP™. Jeudi, le n°30 avait prédit un week-end triste et riche en émotions pour lui, et il ne s'est pas trompé ! Retrouvez ci-dessous les coulisses de cette dernière à Motegi !