Même en étant terrible en maths, je l'ai calculé. Pour la première fois cette saison, Jorge Martín a l'occasion de remporter le titre mondial de MotoGP™, et ce lors de l'avant-dernière manche à Sepang dimanche. Ce n'est peut-être pas gagné d'avance et tout se jouera probablement lors de l'ultime rendez-vous à Valence, mais l'histoire est du côté du pilote Prima Pramac Ducati. L'Espagnol a remporté son unique couronne mondiale à ce jour lors de l'avant-dernière épreuve du Championnat du Monde Moto3™ 2018 à Sepang. Sa septième victoire en Grand Prix de la saison avait suffi pour être sacré avant même d'aller à Valence.
Pecco Bagnaia saura exactement à quoi s'attendre car son premier titre mondial a été décroché lors de l'avant-dernier rendez-vous du Championnat du Monde Moto2™ la même année et au même endroit. La troisième place du pilote italien derrière Luca Marini et Miguel Olivera lui avait suffi pour remporter le Graal et accéder au MotoGP™.
Samedi et dimanche à Sepang, la dimension de la course sera très différente. Avec l'introduction de la Tissot Sprint le samedi, les règles du jeu ont radicalement changé. Depuis la saison dernière, 12 précieux points supplémentaires sont distribués le samedi. Ce facteur pourrait s'avérer déterminant après la course exceptionnelle sous la pluie thaïlandaise de dimanche. Le superbe pilotage de Pecco Bagnaia sur la piste piégeuse de Buriram lui a rapporté ces 25 points si précieux. La chute de Marc Márquez a offert la deuxième place à Jorge Martin derrière Pecco Bagnaia, ce qui ne lui fait perdre que cinq unités et lui permet de conserver une avance de 17 longueurs au Championnat. Avec 25 points supplémentaires en jeu pour une victoire en Grand Prix, 37 unités sont disponibles par week-end. Jorge Martín doit rentrer de Kuala Lumpur avec un avantage de 38 points pour sabler le champagne sur le vol retour.
Si l'on omet les saisons Covid qui ont complètement bouleversé le calendrier MotoGP™, la dernière fois qu'un pilote a décroché le titre suprême lors de l'avant-dernière manche remonte à 2012. Ce jour-là, la deuxième place de Jorge Lorenzo derrière la Honda de Casey Stoner à Phillip Island avait suffi à l'Espagnol pour remporter son deuxième titre mondial en MotoGP™, avant l'arrivée de Marc Márquez. Un an plus tôt, Casey Stoner s'était imposé sur ses terres et avait glané son deuxième titre mondial, lui aussi à une manche de la fin.
La dernière fois qu'un pilote s'est adjugé la couronne lors de l'avant-dernière manche à Sepang, c'était Valentino Rossi en 2009. La troisième place du « Docteur » derrière Casey Stoner et Dani Pedrosa lui avait permis de remporter le dernier de ses sept titres MotoGP™. Je me souviens des célébrations autour de la piscine de l'hôtel à l'aéroport de KL qui se sont prolongées jusque tard dans la nuit et le lendemain matin. Valentino Rossi avait déjà été sacré lors de l'avant-dernier GP en 2004, à l'époque à Phillip Island.
Il n'était pas forcément nécessaire de monter sur le podium pour s'adjuger la couronne, il suffisait de savoir comment se débrouillaient ses concurrents. En 1999, Alex Crivillé est devenu le premier pilote espagnol à décrocher le titre suprême après avoir terminé sixième lors de l'avant-dernière manche à Rio. Il savait que la troisième place de Kenny Roberts et la septième de Tadayuki Okada ne suffiraient pas à l'empêcher de marquer l'histoire.
Qui est le pilote qui a été sacré le plus tôt dans une saison en catégorie reine en 75 ans d'histoire de notre sport ? Sans grande surprise, il s'agit d'un certain Giacomo Agostini, au milieu de cette incroyable série de six titres mondiaux consécutifs sur les magnifiques MV Agusta. En 1970 et 1971, l'Italien a été titré au terme de la sixième des 11 épreuves du calendrier sur le circuit de Spa Francorchamps, en Belgique. Il s'est confortablement imposé sur ce tracé légendaire tout juste à la mi-saison. À l'époque, il était bien plus compliqué de déterminer quand le titre mondial avait été remporté. Les pilotes ne pouvaient compter que sur un certain nombre de résultats au cours de la saison pour compléter leur palmarès à la fin. À l'époque, « Ago » n'a probablement pas rencontré de réels problèmes puisqu'il se contentait de gagner toutes les courses.
Pas de problème cette fois-ci non plus, juste davantage de points à récolter. Les 74 derniers mis en jeu n'attendent que Jorge Martin et Pecco Bagnaia dans ces deux dernières manches. Gardez un œil sur la météo à Sepang, elle pourrait faire toute la différence.
Mon ancien professeur de mathématiques n'aurait jamais cru que j'écrirais un jour ce blog. J'ai peut-être eu un peu d'aide !