La loi du plus fort, par Nick Harris

Avant d'attaquer le second triple header de l'année, le Britannique nous parle de cette fin de saison particulièrement intense comparé aux décennies précédentes

Que ce soit ceux assis sur la plage de Bali ou les autres qui étaient sur le long vol du retour pour voir leurs proches, ils ont tous eu le temps de réfléchir à la façon dont ils allaient affronter les quatre semaines à venir. C'est un mois qui mettra à l'épreuve toutes les personnes impliquées en MotoGP™ jusqu'à la limite absolue avant que le titre mondial ne soit décidé. 30 jours de course effrénés pour les 148 derniers points mis en jeu au Championnat du Monde, des horaires de voyage chargés, la nécessité de rester en bonne santé et de faire attention à ce que l'on mange, vérifier que la climatisation n'est pas trop forte et surveiller la météo. Jamais, en 75 ans d'histoire des Grands Prix, les enjeux n'ont été aussi importants en si peu de temps. C'est la loi du plus fort.

L'introduction de la Tissot Sprint l'année dernière et de ces précieux 12 points supplémentaires chaque week-end a donné une approche totalement différente de la course au titre. Avec 37 unités disponibles à chaque Grand Prix au lieu des 25 traditionnelles, il semble certain que le duel entre Jorge Martín et Pecco Bagnaia sera décidé à Valence dans un mois.

Avant cela, on aura droit à trois Grands Prix en deux semaines sur des sites où les conditions météorologiques sont souvent contrastées et imprévisibles. Le magnifique circuit de Phillip Island, en Australie, est légendaire pour sa capacité à nous fournir les quatre saisons en une seule journée, et encore plus sur un week-end de trois jours. Si l'on ajoute le vent du détroit de Bass, il faut prévoir des vêtements pour toutes les saisons, pendant que Michelin apporte toute sa gamme de pneus. Il n'est pas étonnant que ce soit Phillip Island qui ait été le théâtre de la toute première course flag-to-flag en 2006. Il n'est pas exclu que cela se reproduise dimanche. Ensuite, direction la Thaïlande et la Malaisie. Une chose est sûre : il fera chaud, très chaud, mais la pluie n'est pas aussi prévisible. Quand il pleut là-bas, ça ne rigole pas. Ces averses peuvent ruiner les programmes d'essais et de qualifications et donner lieu à des courses imprévisibles en flag-to-flag. Ensuite, une semaine à la maison avant Valence, juste avant la pause hivernale. Sur la côte méditerranéenne de l'Espagne, en novembre, le soleil et la chaleur de l'automne peuvent être au rendez-vous, tandis que le froid nous rappelle que l'hiver approche.

Il est évident que ces conditions météorologiques imprévisibles sont un défi pour les équipes et les pilotes en piste, mais elles posent également des problèmes de nature bien plus personnelle. Les pilotes et les membres des teams sont des êtres humains, et il est crucial de les maintenir en forme et en bonne santé lorsque l'on court après un titre mondial. Les variations de températures, les vols fréquents, les changements de nourriture et la fatigue pure peuvent mettre à mal les projets. Je me sentais parfois assez mal quand je travaillais dans une cabine de commentateurs étouffante, fatigué du décalage horaire et après avoir abusé de la cuisine locale la veille, mais ce n'était rien comparé à ce qu'un pilote ou un membre clé d'un team devait endurer pour obtenir des résultats. Je me souviens que lors de notre première visite à Shah Alam, en Malaisie, on a dû se rendre au centre médical après avoir passé une journée désespérée à essayer de trouver des toilettes entre les séances d'essais.

La quête d'un titre mondial était bien différente dans le passé. En 1983, Freddie Spencer et Kenny Roberts se disputaient le Championnat du Monde 500cc. Après la victoire de Freddie Spencer devant le « King » dans le dernier tour de l'avant-dernière manche à Anderstorp en Suède, les deux hommes sont séparés par cinq points avant l'ultime affrontement à Imola. Le problème, c'est que l'attente est de quatre semaines entre les deux Grands Prix. Kenny Roberts est rentré chez lui pour jouer au golf et Freddie Spencer a pris l'avion pour passer du temps avec sa famille. Ils sont revenus frais et dispos pour conclure la saison. Avec seulement 15 points en jeu, Freddie Spencer a terminé deuxième et est devenu le plus jeune Champion du Monde 500cc de l'histoire, tandis que Kenny a remporté ce jour-là son dernier Grand Prix.

Les quatre dernières semaines de la saison sont totalement différentes pour Jorge Martín et Pecco Bagnaia. Kenny Roberts était plus préoccupé par l'amélioration de son niveau au golf que par la participation à trois Grands Prix et l'intensité de la climatisation.

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